La plus rande peur de ma vie bis

La plus grande peur de ma vie ? Sans blague, ce fut par une belle nuit sous l'Etoile du Sud brillant de pleins feux. J'étais donc dans ce parc magnifique du Borj d'Estienne planté entr'autres de magnifiques tamaris ( j'en ai depuis remis dans mon parc à la maison ), sable roux épais, belle lune. Vingt dieux quelle belle lune! Il faisait chaud. Là se trouvait une petite piscine aux reflets charmants, privilège aquatique et diurne interdit aux bidasses. N'écoutant que mon courage ensablé par une garde nocturne et répondant à l'appel de la poésie ambiance...plouf je me suis payé quelques instants de bonheur. Ni vu... ni connu ? Je n'ai eu que le temps de dire: halte qui va là. Mais j'étais à poil au milieu du bassin. Au bord de la margelle, les pieds dans ses rangers mains sur les hanches, un certain ****** stupéfait se grattait le képi. Allait-il me rejoindre avec les deux ou trois gonzes hilares qui l'accompagnaient ? Il préféra me dénoncer à la hiérarchie bêtement et m'envoyer ... aux bains, salle de police. J'ai toujours dénoncé le manque d'humour enfonçant ses extrémités... jusqu'à la garde.

Pan sur le bec. Toutefois, je me plais ici à vous le dire: C’est pas possible. Chassez le militaire, il revient au galop ! René, Alain, je vous le dis, le cœur sur la main, vous venez de détruire en moi l’image merveilleuse d’un souvenir bordé d’étoiles. Souvenir qui avait mis 40 ans à fleurir en ma mémoire et s'épanouir. Vous avez dégainé et fusillé une vision qui était la star de mes nuits sahariennes. Où et quand ? Qui d’ailleurs un soir lointain m’a désigné ce spectacle grandiose développant à l’horizon ce cerf-volant épinglé sur le mur étoilé d’un rêve d’été en jaune et noir ?
Et si ce soir-là le tropique m’était défaillant, j’avais quand même dans mon horizon la Croix du Sud. Elle pendait à mon cou, amis tringlot casseurs de rêves. Un jour du côté d’Agadès (ou TAM ?) une gamine martelait des lanières de fer tirées d’une boite de sardines. Elle confectionnait des Croix d’Agadès ; c’est là que je l’ai achetée et plus tard j’en ai fait cadeau à celle qui allait devenir ma femme avant de me pendre à son cou. Elle doit briller par là dans sa boite à bijoux. Alors avant de dégainer comme des bleubits, prière d’identifier la cible sur les dégâts collatéraux qu’une affirmation de cette importance peut faire… fut-elle vraie j’en conviens ! M’frez 15 dont 5 face à ma stèle du souvenir soudainement mise à mal.
http://www.manuscrit.com/Book.aspx?id=12884

Merci Alain.... j'ai tenté de mettre une photo. Une des rares que je possède encore. Le reste s'est évanoui dans de multiples déménagements d'un journal à l'autre dans la France des gazettes de province. Et je n'ai pas réussi ! Je suis planté devant le bordj d'Estienne où un moment je logeais. En tous les cas c'est là qu'on nous avait parqué en arrivant. Il faisait une chaleur terrible. Ma mère m'avait mis une plaquette de beurre dans une boite en plastique. Je n'avais jamais vu autant de beurre fondu. Tout à coup, première anxiété, Sahara voulait dire plus de beurre. Moi, jeune gars du Nord, élevé aux bons produits laitiers… j’ai aussi fondu comme beurre au soleil. Quant à la cambuse, on a découvert nos premières grosses araignées. « Quand une mygale te dévale le bras de haut en bas, c’est simple, tu l’accompagnes d’un mouvement ample, précis et efficace. Si tu te trompes de sens les couteaux qu’elle a sous l’abdomen te rentrent dans la bidoche ». C’était gai. Autour de nous les mecs pompaient de la Kro… moi habitué à la bière belge j’ai eu du mal à m’y faire. A Colomb Béchard il y avait une bière que l’on appréciait. La Bao ??? Quelque chose comme ça.



Merci à l' Admin pour mon texte /3, j'ai trouvé également le problème pour ma connection

j'ai une araignée dans le plafond... Tarentule ! bien entendu. une saloperie quand même !

Alain, rebonjour. Explication de texte. J'ai été appelé le :3 nov 1965 (65 21/C). Je suis resté à Laon plusieurs mois car après les classes on a suivi les cours pour devenir MDL et radio.
Reggan : arrivée en juillet 66. En plein cagnard. On ne nous avait même pas prévenu du choc thermique. Bon, quand même on se doutait un peu qu'au Sahara ce serait chaud... ça ira, ça ira ! Atterrissage Reggan plateau. On n'y reste pas. Un 6X6 découvert et en avant découverte des lieux par la même occasion par une petite route bucolique, sinueuse, mais goudronnée à l'ancienne. Le choc ! Que des cailloux. C'est la bombe qui a cassé tout le sable, les dunes et tout le merdier ? Attends, moi le désert j'avais regardé dans les livres. Cela ne ressemblait pas du tout aux cartes postales annoncées. Nous n'étions pas beaucoup. Cinq si je me souviens. On traverse un trou perdu, un espèce de cantonnement peu amène ( camp de prisonniers en plein air ?... avec des malheureux entassés dans des gourbis) et on arrive à notre résidence deux cents mètres plus loin. Là c'était presque comme dans les films: le bordj d'Estienne. Un groum nous prend en charge et nous montre nos appartements. Rustiques mais acceptables. Et là je vide mon paquetage et ma valise.La cata ! Et c'est là que je parle de ma petite mère chérie qui sachant que je m'éloignais pour un certain temps des plaisirs familiaux, m'avait constitué avec amour un petit bagade de nourritures civilisées. Et notamment du beurre frais ( au départ).
Bonne journée.Il faut beau en ce dimanche 6 sept 09. On part à la mer !

Mon cher René. Si je te dis que je ne pense pas avoir fait l'objet attentionné d'un respect démesuré en qualité d'individu "sous les drapeaux" tu vas encore trouver à redire. Non je n'ai pas de mépris particulier. La preuve je te parle.Pour ta défense tu étais gradé ( à quelle époque étais-tu là-bas SVP ?)donc peut-être t'a-t-il échappé le fait que nous vivions pas notre présence en plein désert comme une récompense. D'autant plus qu'on nous mettait, contraint et forcé, sur un site hautement dangereux peu de temps après la bombe. Quand tu penses qu'on nous a emmené sur le site à Hamoudia... ça c'était pas du mépris au moins pour notre santé ? Si nous avions eu des gradés "humains" je pense qu'au lieu de passer leur temps à nous chercher des poux dans la tête (nous étions rasés) et nous coller des corvées pour passer le temps à l'ombre de tout un tas de récriminations abusives, des efforts auraient pu être fait pour nous faire aimer le Sahara. Je me souviens, en particulier car cela s'est répété maintes fois, qu'on nous interdisait de quitter les camions à In Salah. Interdit aussi d'aller à la palmeraie à Reggan... si ce n'est incognito; Interdit , interdit, interdit... j'ai vu de loin des endroits magnifiques.
Personne n'était inquiet que de jeunes gens le soir boivent jusqu'à plus soif dans les chambrées. Au contraire on en rigolait.Je vois bien que Roland te demande des tuyaux sur l'arnachement des chameaux.J'avais proposé de faire un petit journal à Reggan Village.On m'a envoyé sur les roses. Heureusement à la Légion ( où j'ai été muté ensuite)je m'étais lié avec un capitaine auvergnat. Nous partions ramasser des roses des sables et du bois pétrifié. A Reggan village il n'y avait même pas une bibliothèque où nous aurions pu consulter des ouvrages sur les touaregs. René ne remue pas mes amertumes. Je suis content de parler avec toi, cela me fait remonter des bons souvenirs... quelque uns. Pas tous ! Merci.