Journal du 3ème Groupe de Transport

Journal interactif des anciens tringlots sahariens du 3ème GT et autres sahariens

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    La vitesse : une griserie nouvelle.

    Alain CHUETTE
    Alain CHUETTE


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    Message  Alain CHUETTE 14.05.10 22:13

    Bonjour à tous ;

    La voiture « sans chevaux »

    La voiture avançait en égrenant un joli chapelet de détonations qui s’amortissaient dans l’étendue. Parfois quelque détonation manquait à l’appel ou bien faisait long feu.
    Mon père souriait avec un sang froid que, dans le fond de mon cœur, je jugeais assez remarquable. Il disait :
    - Cette voiture peut faire dix huit et même vingt ou vingt deux kilomètres l’heure mais je ne la connais pas encore assez pour lui demander le maximum.
    Ah ! Le pavé est mouillé. Moteur admirable, je vous l’ai dit. Le frein malheureusement, ne m’inspire pas la même confiance.
    Nous venions de nous engager dans la partie la plus déclive de la côte. La voiture sentait la pente et bondissait de bosses en trous. Mon père saisit le frein dans sa main et murmura :
    - Il serait préférable de ne pas prendre le mors aux dents.
    Nous avions cessé toute conversation, tels des expérimentateurs au moment critique de l’épreuve. De toutes mes forces je m’agrippais aux poignées et je sentais mes orteils, touchés de vertu préhensible, étreindre le marchepied à travers le cuir de mes brodequins. Mon père murmura d’une voix calme :
    - Nous dépassons peut être le 24 ou le 25 à l’heure. Sentez vous le vent de la course ?
    Puis il ne dit plus rien, et je pense que nous fûmes, tous, saisis d’une légère angoisse. Devant nous se présentait un petit fossé, un talus modeste, quelques pieds carrés de chaume, enfin le mur d’une propriété, derrière lequel jaunissaient des touffes d’acacia. J’entrevis tout cela dans une sorte d’illumination. Mon père prononça, la voix blanche :
    - Je tourne la manette à droite, puisqu’il faut aller à gauche
    .
    J’entendis cette phrase raisonnable, froidement mécanique, et, soudain, la voiture, au lieu de virer sur la gauche se dirigea vers la droite, piqua dans le petit fossé, monta sur le talus, s’allégea, d’un coup de rein
    de ses trois passagers et fonça vers la muraille.
    Malgré la brutalité du choc, nous nous relevâmes tous trois aussitôt. Je vis mon père courir après son haut de forme, le ramasser, en lisser le poil d’un geste du coude et se tourner vers nous, souriant :
    - C’est, dit-il le phénomène du dérapage.

    « Vue de la terre promise », Georges Duhamel. Edition Fayard


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    Amicalement,
    Alain.
    Alain CHUETTE
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    Message  Alain CHUETTE 17.05.10 9:22

    Bonjour à tous;

    La griserie de la vitesse.

    MAÏTRE DE SA VITESSE

    C’est là une expression bizarre, qui ne recouvre aucune idée. Elle est creuse, mais elle sonne ! elle a l’apparence d’abord de satisfaire le gros bon sens.
    Puis, si on l’analyse, on s’aperçoit bien vite qu’elle n’est qu’une cocasserie ; que, pour être toujours « maître de sa vitesse », il faudrait qu’un automobiliste fût vainqueur des lois éternelles de la nature, que son corps et celui qu’est sa voiture n’eussent plus de masse, qu’a n’importe quelle allure il pût s’arrêter instantanément’ au sens mathématique du mot !


    Un enfant, en courant, sort brusquement d’un magasin et se jette sur la chaussée dans une automobile qui passait à 15 à l’heure, allure paterne…
    - Je ne connais que la loi, dit le juge au conducteur. Si vous aviez été maître de votre vitesse, vous n’auriez pas écrasé l’enfant. Je vous condamne à deux mois de prison et 25 000 francs de dommages intérêts.
    - Monsieur le juge, répond le condamné, mon seul tort a été de rouler sagement à 15 à l’heure dans ce village. Si je l’avais traversé à 50, l’enfant, à ce moment, en courant serait passé dix mètre derrière ma voiture et l’accident n’aurait pas eu lieu.

    Ce n’est donc pas du tout la vitesse qui a déterminé la mort de cet enfant, mais la « coïncidence des temps » l’enfant est arrivé sur tel point de la chaussée une seconde avant que l’automobile y arrivât elle-même, et l’inertie de la masse a rendu l’accident inévitable.
    Aucune force au monde ne pouvait faire que la vitesse, même si petite, de la voiture disparût instantanément ; que le conducteur fût maître de sa vitesse.


    Baudry de Saunier

    « L’art de bien conduire » 1933



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    Amicalement,
    Alain.
    Jean-Marie LE MOING
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    Message  Jean-Marie LE MOING 17.05.10 13:51

    Bonjour à tous,
    Salut Alain

    Les premières courses automobiles

    La vitesse : une griserie nouvelle. Image010

    L'aventure automobile débuta en 1887. La première course de "voitures sans chevaux" se déroula sur un parcours fort court : du Pont de Neuilly à Versailles ; trois concurrents y prirent part : tous trois montés sur des tricycles à vapeur de Dion-Bouton. La vitesse du vainqueur était de... 30 km/h. Mais cette première épreuve, qui nous semble aujourd'hui appartenir par son esprit à un âge bien lointain, ouvrit pourtant la voie à d'autres courses dispu-tées en France et devenues légendaires:

    Paris-Rouen (1894), Paris-Bordeaux-Paris (1895). Paris-Marseille-Paris (1896). le Tour de France automobile (1899), etc.

    Puis la course devint européenne : la coupe Gordon-Bennett (1900 à 1905), Paris-Berlin (1901), Paris-Vienne (1902), Paris-Madrid (1903). Attardons-nous quelques instants sur cette dernière épreuve : des accidents survenus à des pilotes et à des spectateurs l'ayant endeuillée, d'un commun accord la France et l'Espagne décidèrent de l'arrêter... à Bordeaux. Certains journalistes prophétisèrent que les courses sur route — et peut-être même les courses en général — avaient vécu.

    Fort heureusement, il n'en était rien. Les constructeurs, le public et surtout les conducteurs tenaient trop à la course. Et à quelle invention s'appliquerait mieux le proverbe : on n'arrête pas le progrès ? Certes, quelques-uns de nos ancêtres accueillirent avec méfiance voire animosité l'automobile. Mais l'ensemble du public admirait ces modernes engins et leurs hardis pilotes ; et puis le sport s'imposait chaque jour davantage : après le cycle, l'automobile se devait d'attirer les sportifs.

    Après la guerre de 1914-1918, les voitures de course reparurent et démontrèrent qu'elles avaient atteint "l'âge adulte". Ce qu'il convient de signaler ici, c'est que grâce aux véhicules de course, l'automobile possédait — entre autres perfectionnements — volant et pneus. De plus, la conquête de la vitesse s'accomplit en peu d'années : si en 1894, le tracteur de Dion-Bouton (arrivé le premier à Rouen) roulait à 12,5 km/h, c'est à la vitesse de 120 km/h que Marcel Renault eut un accident mortel, au cours de Paris-Madrid, à peine 10 ans plus tard.

    L'on peut dire avec objectivité que la course "moderne" commença avec l'année 1920.

    Des pilotes — entrés vivants dans la légende — marquèrent de leur style personnel la conduite en course. Au hasard de la plume, nous mentionnerons quelques noms : Campari, Ascari, Nuvolari, Varzi, Caracciola, Chiron.

    En 1923, S'ouvrit en France un circuit qui allait devenir le prototype parfait des grandes épreuves internationales : celui du Mans...

    Nous avons réuni en 52 page une quinzaine de témoignages depuis l’origine et les premiers accidents jusqu’au New York –Paris de 1908.

    René VILLE
    Amicale de Dion-Bouton

    Amicalement
    Jean Marie
    Alain CHUETTE
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    Message  Alain CHUETTE 21.05.10 22:52

    Bonsoir à tous

    Monsieur le préfet de police,

    Hier soir à 6 heures, auprès de la rue de Courcelles, j’ai
    failli être écrasé, avec ma femme et mes enfants, par un
    monsieur monté dans une automobile lancée à la vitesse
    d’une locomotive.
    Il, était, bien entendu, impossible à rattraper. L’agent à
    qui je me suis adressé en lui demandant si ce monsieur
    habitait le quartier et si nous avions la chance de le
    retrouver, m’a répondu : « hélas, monsieur, nous sommes
    désarmés par ces gens là. Il savent qu’ils échapperont par
    la fuite ».
    Monsieur le Préfet de Police, ce n’est pas dans six mois,
    c’est demain que vous devez obliger ces écraseurs de porter
    en évidence le numéro qui permettra de les retrouver après
    leur fuite.
    En attendant, je suis au nombre de ceux qui considèrent
    que la sécurité n’existe pas dans les rues de Paris, et
    puisque vos agents se déclarent désarmés, j’ai l’honneur de
    vous avertir qu’à partir d’aujourd’hui, je me promène avec
    un revolver dans ma poche et que je tirerais sur le premier
    chien enragé qui, monté sur une automobile ou sur un
    tricycle à pétrole, s’enfuira après avoir risqué d’écraser les
    miens ou moi.

    Hughes Le Roux


    Lettre adressée au préfet de police, parue dans « le journal » en 1896.



    La vitesse : une griserie nouvelle. Numari21


    Amicalement,
    Alain.

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