COUPE DE CHEVEUX PEU ORDINAIRE
J'aurais pu mettre « coupe de douilles » dans le titre, le terme aurait sans doute été mieux adapté, mais restons Français.
Cet après-midi-là, au cours de la sieste, nous fûmes convoqués au pied levé pour nous diriger vers la fillod des « Effectifs » de la BA 167, pour raison inconnue que nous ne tarderions pas à découvrir.
Le sergent de semaine qui commandait la manœuvre faisait grise mine, mais il ne nous avait pas vendu la mèche.
En « colonne, couvrez ! », non l'Armée de l'Air ne fonctionne pas vraiment comme ça (lire : Le défilé du 14 juillet 1963, dans la rubrique du site : Je me souviens), nous allions donc vers le lieu désigné.
Arrivé sur place un « olibrius », « aspirant » de surcroît avait été recruté à Reggan.
Cet escogriffe qui sortait tout juste de l'école avec ses galons d'aspirant de l'Armée de l'Air, s'était fait la mission de refaire le monde de Reggan, du moins, de la BA 167 !
En l'occurrence il s'agissait, pour lui, de remettre de l'ordre, à commencer par les « tifs ».
Nous n'avions pourtant pas tellement besoin de coupe, car chacun de son côté s'assurait de ne pas avoir une « tignasse » incompatible avec le climat, mais là il s'agissait d'une « tonte ». (Comme pour les moutons, pardi !)
À notre arrivée sur place - constat - le « Gugusse » avait voulu montrer l'exemple en commençant par les « sous-offs » qui faisaient tous une
« Gueule », je ne vous dis pas !
L'olibrius en question avait convoqué le coiffeur du foyer, dont d'ailleurs nous étions tous clients, et pour l'aider dans sa tâche, il avait nommé au hasard deux de nos compatriotes qui, tondeuses en main, faisaient le « sale boulot ».
Pour ceux qui tombèrent sur le coiffeur digne du nom il n'y eut pas trop de dégâts, mais les autres les « pôvres peuchère », entre escaliers, manques, trous dans la crinière, les représentants de la BA 167, mines déconfites, avaient piètre allure à commencer par nos chefs directs.
Ce jour-là étant de repos j'y avais eu droit aussi, mais la chance me valu de tomber sur le « pro » !
La cérémonie finie, nous réintégrâmes nos pénates d'un air désabusé.
Puis, nous n'entendîmes plus parler de ce zélé citoyen, qui n'avait pas compris que lorsque l'on côtoie des « éléphants », il est préférable de les observer de loin avant que de vouloir les « titiller ».
Qu'est devenu le quidam ? Nul ne le sut, sauf certainement ceux qu'il avait agacés.
Je pense que son départ vers d'autres destinées fut le moindre de ce qu'il aurait pu subir par la suite, car lorsque les éléphants se déchainent, il vaut mieux marcher à l’ombre. Comme quoi jeunesse et galons ne suffisent pas forcément pour diriger une manœuvre.
Alain BROCHARD - Le Verdon sur Mer - Août 2009
J'aurais pu mettre « coupe de douilles » dans le titre, le terme aurait sans doute été mieux adapté, mais restons Français.
Cet après-midi-là, au cours de la sieste, nous fûmes convoqués au pied levé pour nous diriger vers la fillod des « Effectifs » de la BA 167, pour raison inconnue que nous ne tarderions pas à découvrir.
Le sergent de semaine qui commandait la manœuvre faisait grise mine, mais il ne nous avait pas vendu la mèche.
En « colonne, couvrez ! », non l'Armée de l'Air ne fonctionne pas vraiment comme ça (lire : Le défilé du 14 juillet 1963, dans la rubrique du site : Je me souviens), nous allions donc vers le lieu désigné.
Arrivé sur place un « olibrius », « aspirant » de surcroît avait été recruté à Reggan.
Cet escogriffe qui sortait tout juste de l'école avec ses galons d'aspirant de l'Armée de l'Air, s'était fait la mission de refaire le monde de Reggan, du moins, de la BA 167 !
En l'occurrence il s'agissait, pour lui, de remettre de l'ordre, à commencer par les « tifs ».
Nous n'avions pourtant pas tellement besoin de coupe, car chacun de son côté s'assurait de ne pas avoir une « tignasse » incompatible avec le climat, mais là il s'agissait d'une « tonte ». (Comme pour les moutons, pardi !)
À notre arrivée sur place - constat - le « Gugusse » avait voulu montrer l'exemple en commençant par les « sous-offs » qui faisaient tous une
« Gueule », je ne vous dis pas !
L'olibrius en question avait convoqué le coiffeur du foyer, dont d'ailleurs nous étions tous clients, et pour l'aider dans sa tâche, il avait nommé au hasard deux de nos compatriotes qui, tondeuses en main, faisaient le « sale boulot ».
Pour ceux qui tombèrent sur le coiffeur digne du nom il n'y eut pas trop de dégâts, mais les autres les « pôvres peuchère », entre escaliers, manques, trous dans la crinière, les représentants de la BA 167, mines déconfites, avaient piètre allure à commencer par nos chefs directs.
Ce jour-là étant de repos j'y avais eu droit aussi, mais la chance me valu de tomber sur le « pro » !
La cérémonie finie, nous réintégrâmes nos pénates d'un air désabusé.
Puis, nous n'entendîmes plus parler de ce zélé citoyen, qui n'avait pas compris que lorsque l'on côtoie des « éléphants », il est préférable de les observer de loin avant que de vouloir les « titiller ».
Qu'est devenu le quidam ? Nul ne le sut, sauf certainement ceux qu'il avait agacés.
Je pense que son départ vers d'autres destinées fut le moindre de ce qu'il aurait pu subir par la suite, car lorsque les éléphants se déchainent, il vaut mieux marcher à l’ombre. Comme quoi jeunesse et galons ne suffisent pas forcément pour diriger une manœuvre.
Alain BROCHARD - Le Verdon sur Mer - Août 2009