Bonjour à tous,
La Fantasia, divertissement équestre pratiqué par les Arabes. Le terme fantasia entre dans le langage courant ou populaire (la dariole) où elle prend le sens d'ostentation, en effet, au cours de la fantasia, les tribus ajoutèrent, selon les régions, des touches personnelles : des jeux avec le fusil, des acrobaties, des tenues de couleurs vives habillant le cheval.... afin d'impressionner les tribus rivales. Toutes ces touches et les risques pris par les cavaliers jugés osés par le public, feront passer le terme fantasia dans la darija pour qualifier une personne ostentatoire, exhibitionniste ou insolente.
Le terme arabe " baroud " signifiant " la poudre " est entré dans le langage militaire français dans l'expression " Le baroud d'honneur "
La fantasia désigne les différentes formes de manifestations équestres dont certaines sont d'origine berbère et remonteraient aux cavaliers numides qui étaient réputés pour leur course à cheval sans frein, dont dérivent très probablement les fantasias sans arme de l'actuelle Tunisie visibles lors des cérémonies traditionnelles de mariage.
Les différentes formes de Fantasia ne seraient sans le cheval berbère, le Barbe ou l'arabo-barbe.
La Fantasia de groupe et de tirs à distance serait au départ une technique martiale d'assaut héritée de l'Islam selon A. Sedrati , puis une démonstration (ou exercice) militaire pratiquée dans certaines régions avant de devenir une tradition chez certaines tribus guerrières rurales.
Si cette technique fut un temps efficace comme lors de la bataille d'Isly, elle se révéla très insuffisance en particulier face aux avancées de l'armée coloniale française dotée de moyens modernes du général Bugeaud. Elle fut abandonnée et ne resta que lors des fantasias traditionnelles du Moussem. Dès le 17 ème siècle, Les sultans Saadiens s'étaient rendus compte de la nécessité de réformer leur armée et avaient fait appel à des instructeurs et mercenaires ottomans.
Si aujourd'hui, certaines fantasias suivent des règles communes, en particulier celles en groupe avec tirs vers le haut ou vers le bas, certains cavaliers se livraient à des figures libres parfois périlleuses.
Un exemple sur une photo perso. ci-dessous où ma femme (sous l’encolure du cheval) a cru sa dernière heure arrivée, à côté d’elle (à sa droite) je regarde le cavalier suivant qui arrive à toute allure, droit sur nous.
Merci à toutes les personnes qui m’ont inspiré pour ce texte.
Roland