Bernard GANGLOFF 19.12.10 8:30
Bonjour à tous
Le « seuil de l’époque » où a débuté cette gigantesque accélération du temps et de l’histoire se situe en 1750. (Selon Hartmut Rosa, auteur du livre « Accélération »). Depuis lors nous assistons à une accélération du rythme de la vie, du monde, de la société et du temps. Il est vrai que nos parents s’en plaignaient déjà, nos grands-parents aussi… mais jamais, il est vrai, cette accélération n’a été aussi importante que les trente dernières années. Et derrière tout cela se cache cette sacrée modernité qui se caractérise (je cite l’auteur) par le fait : que « l’usure physique » est continuellement supplantée par « l’usure morale ». (On remplace les objets parce qu’ils sont techniquement « dépassés » ou « démodés » et non parce qu’ils sont usés…)
Ainsi, nous devons nous battre pour rester « dans le coup », sinon nous risquons de nous faire dépasser. De nos jours, toujours selon Hartmut Rosa , l’image idéale des gens âgés n’est plus celle du vieux sage, mais celui ou celle qui, encore souple, ne vieillit pas vraiment, et ne répugne pas à assimiler activement les nouveautés. En d’autres termes, et selon la société d’aujourd’hui, nous serions condamnés à rester jeunes. Voilà de quoi apporter du grain au moulin…
Vos messages, très intéressants, (du 17.01.10 ) me suggèrent encore un autre commentaire et, pour celui-ci, je m’appuierai sur une réflexion de Claude Lévi-Strauss :
« Tantôt voyageur ancien, confronté à un prodigieux spectacle dont tout ou presque lui échappait -pire encore, inspirait raillerie et dégoût ; tantôt voyageur moderne, courant après les vestiges d’une réalité disparue. » Je crois que, de nos jours où les choses s’accélèrent, nous sommes plutôt concernés par la deuxième affirmation mais, en y réfléchissant de plus près, on s’aperçoit aussi que « le voyageur ancien », et cela depuis toujours, n’est pas celui qui tire le plus d’avantages de sa situation.
Bernard Gangloff