Bonjour à tous
Commémoration de la Grande guerre
à GENÊTS
Une pensée
a
Intendant général
Louis Auguste ADRIAN
1859-1933
Inventeur du casque métallique
Discours du Maire de GENÊTS entourée des personnalités militaire et politique
Né à Metz en 1859, Louis Auguste Adrian, aîné de 8 enfants, connaît l'exode à 11 ans, son père, caporal au 3ème Régiment du Génie à Metz, ayant opté en 1871 pour la France.
Il obtient le premier prix de mathématiques au concours général et entre à 19 ans à l’École Polytechnique. A sa sortie, il choisit l'Arme du Génie et est affecté à Madagascar où, tout en traçant des routes, il édifie des baraquements pour abriter ses ouvriers.
En 1898, il est nommé sous-intendant à Valenciennes.
Il donne à la Revue de l'Intendance une série d'articles forts remarqués où il expose entre autres comment utiliser les produits résiduels de l'industrie alimentaire pour nourrir les chevaux. Promu 2ème classe en 1904, il est chargé à Arras de procéder à l'inventaire du matériel de la Compagnie des lits militaires rachetée par l’État.
Le remarquable rapport qu'il écrit alors le signale une fois de plus à l'attention du ministre et il est détaché au Cabinet du Sous-secrétariat d’État à la Guerre.
Nommé Sous-directeur de l'Intendance dans ce ministère, il s'emploie à la poursuite et à la recherche des malversations des fournisseurs de l'Armée dont les agissements ont fait l'objet de retentissantes interpellations à la Chambre des Députés.
Ses efforts sont récompensés par une nomination au grade de 1ère classe.
Il séjourne au Vénézuela pour étudier la possibilité de monter une usine de conserve de viande. Une révolution l'oblige à revenir en France.
Opposé à ses chefs, notamment sur son idée de ravitailler les Armées par des véhicules automobiles, alors que le cheval et les convois hippomobiles gardent toute leur noblesse, il demande sa mise en non activité et est admis à la retraite en 1913.
La guerre éclate et ce fils de Lorraine sollicite et obtient alors l'annulation de sa mise en retraite mais, selon la législation, il ne peut servir que comme fonctionnaire du cadre auxiliaire. Commence la série de ses heureuses initiatives, grâce auxquelles son nom continue à vivre aujourd'hui.
A Lille, il organise le repliement des approvisionnements de la région en laine, lainages, draps et toiles qui pourront ainsi être distribués aux troupes
En octobre 1914 il fait adopter la chape en peau de mouton,
les bottes de tranchée,
puis la baraque démontable qui va remplacer les tentes déficitaires et qui portera son nom.
Mesurant intérieurement 30 m x 6 m, elle peut être transportée par 5 camions, montée en un ou deux jours par 12 personnes, et donc installée au plus près du front : réfectoire, infirmerie, dortoir, écurie, chapelle, ...
Plus encore que la baraque, c'est le casque auquel son nom restera attaché.
En décembre 1914, l’État-major constate que 77 % des soldats sont atteints à la tête et 80 % en meurent.
L'Intendant Adrian à l'idée de protéger la tête du soldat en plaçant entre le turban et le képi une calotte en acier.
Mais, peu pratique, « les hommes se servent de cette calotte comme tasse à thé et non pour se protéger la cafetière ». A la demande de l’État-major, il lance en janvier 1915 une prospection pour un casque métallique.
Le projet Japy est retenu et après de nombreuses modifications le modèle définitif est adopté début mai 1915 et immédiatement fabriqué malgré ceux qui dénigrent cette invention.
Il y aura jusqu'à 55000 casques fabriqués par jour et 7 millions de casques livrés aux troupes dès la mi-septembre 1915. Fin 1916, il n'y a plus que 22% de blessures à la tête et la moitié ne sont pas mortelles.
Il est ainsi établi que grâce à l'Intendant Adrian, des centaines de milliers d’existences ont été sauvées.
Vingt millions de casques seront fabriqués pendant la guerre, et, vendus 6 francs aux Alliés pour un prix de revient de 3 francs, l'Intendant Adrian recevra plus tard une récompense de 25000 francs pour cette opération financière.
Une loi en octobre 1915, votée principalement pour lui selon certains, permet à tous ceux qui sont dans sa situation de cadre auxiliaire d'être réintégrés dans le cadre actif. En février 1917, il poursuit ses recherches pour la protection des soldats : cuirasse, siège-tourelle blindé pour aviateur, lunettes pare-éclats, épaulières, ... , et est nommé Intendant général.
Il se livre aussi à des études balistiques et déterminera la position de La Grosse Bertha qui sera ainsi détruite.
C'est en 1920 qu'il reçoit la suprême récompense que méritaient ses magnifiques services en étant élevé à la dignité de Grand-officier de la Légion d'honneur.
Ce grand administrateur et grand humaniste, en retraite en 1920, résidera alors à Genêts où il s'éteindra en 1933 et y reposera.