Journal du 3ème Groupe de Transport

Journal interactif des anciens tringlots sahariens du 3ème GT et autres sahariens

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Roland DIONET
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    Vaste Sahara

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    Message  Admin 23.08.09 15:38

    Bonjour à tous,

    Nous avons créé cette rubrique pour parler de cette magique et envoûtante partie du monde. Nous y avons séjourné une période de notre vie sans trop la connaître, tant elle est vaste, couvrant plusieurs pays africains.
    Cette rubrique permet à chacun d’entre vous de placer un récit de voyage et d’échanger.

    Le Sahara est une écorégion désertique située dans la partie nord de l'Afrique. Considéré comme le plus vaste désert chaud du monde, il divise le continent d'est en ouest. Il couvre d'immenses étendues de territoires et s'étend sur 10 pays : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie, ainsi que sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Amicalement.


    Le Sahara par satellite
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    Roland DIONET
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    Vaste Sahara Empty Re: Vaste Sahara

    Message  Roland DIONET 25.08.09 15:59

    LE SAHARA TUNISIEN

    Vaste Sahara 090825043647551763

    La dernière fois que j’ai vu le Sahara

    Bonjour,

    C’était en Tunisie, après de nombreux séjours en bord de mer, nous avons decidé la dernière fois d’aller au sud à Tozeur, situé à la frontière Algéro-Tunisienne.
    Contrairement au camarade Alain Chuette qui, lui, a fait dernièrement la même chose, je n’avais pas pris mon appareil photo. Je me suis donc servi des photos du site qui vante le sud Tunisien, mais des paysages que nous avons bien vus.
    Un jour nous avons fait appel pour la journée à un guide avec un 4x4, qui nous a emmené vers le sud direction Nefta et Hazoua à la frontière Algérienne. Il a bien essayé de nous faire peur dans les dunes de sable. Nous avons croisé un campement nomade et, quand je lui ai dit que je voulais aller en Algérie, là notre chauffeur à changé de couleur et ne comprenait plus le Français. Il n’a pas voulu aller plus loin, c’est donc à pied sur une petite piste parallèle que je me suis rendu en Algérie. Apparemment ces petites pistes sont empruntées car j’ai croisé quelques véhicules Algériens, qui ont dû se demander ce que je faisais à pied en plein bled.
    Et j’ai foulé de nouveau le sable Algérien bien des décennies après.
    Voilà la dernière fois que j’ai vu le Sahara, loin de la grande aventure de la traversée du désert

    Amicalement.

    Roland


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    Vaste Sahara Empty Traversée du Tanezroufr en 1967

    Message  Michèle BEC 27.08.09 14:02

    Traversée du Tanezrouft 1/4 Adrar – Reggan
    en 1967

    L'hôtel Djemila s'ouvre sur la grande place d'Adrar la rouge, de style soudanais, de la même dimension que la place de la Concorde à Paris. Les puits des foggaras débouchent sur cette place encadrée de barbelés et où poussent par endroits de petits jardins potagers. Nous nous promenons dans la ville à la recherche de tapis et d'un problématique policier disponible le dimanche, longeant les maisons à arcades et passant sous de grandes portes monumentales. Nous suscitons la curiosité des habitants qui n'ont pas beaucoup de distractions et lorsque nous tournons le coin d'une rue, nous voyons une foule de visages curieux qui se penchent et dépassent l'angle de la dernière maison. Nous découvrons un marché pittoresque à l'intérieur d'une cour. On y vend fruits et légumes appétissants et de la viande couverte de mouches que les gens emmènent au bout d'un crochet en fer. Vus de dos, les hommes, juchés sur de minuscules ânes dont l'arrière train disparaît sous la grande djellaba , semblent marcher sur deux maigres pattes fourchues.

    Matinée occupée aux formalités et au chargement très important des quatre voitures, des 404 commerciales, Adrar étant la dernière étape avant le grand désert. Au Mali, on ne trouve plus d'essence. Nous devons donc parcourir deux mille kilomètres par nos propres moyens, aussi en emmenons nous mille deux cents litres plus les provisions d'eau, de nourriture, les pneus, pièces de rechange et l'huile pour les moteurs, les échelles de désensablement, les effets personnels, six tentes igloo (nous sommes 14 participants) et une barrique d'un bon petit vin d'Espagne avec l'intention bien arrêtée de ne boire que du vin pour éviter les amibes !
    Reggan : 140 kms, Bidon V : 654 kms, Tessalit : 930 kms Gao : 1.508 kms

    La piste en tôle ondulée nous oblige à rouler à quatre-vingts kilomètres à l' heure pour éviter trop de secousses aux véhicules chargés. Puis c'est Reggan et ses immeubles de cinq étages complètement abandonnés. Dans les voitures se répandent les vapeurs de l'essence que nous transportons. Pas question de fumer ! Nous pique-niquons debout, fatigués d'être assis, au menu carottes et navets crus, pâté, tome, le tout arrosé d'un verre de vin. Bien sûr, pas un arbre ou un caillou derrière lequel s'isoler ! L'horizon est plat à l'infini. Une photo à faire nous dit une humoriste. Nous écarquillons les yeux pour voir ce qu'elle peut bien photographier. Justement, rien, le néant nous répond-elle !

    Traversée du Tanezrouft 2/4 Reggan – Poste Weigand

    Nous avons l'impression d'être le centre d'un morceau de planète rond comme une galette, une île de sable dans un océan de ciel. Nous sommes en plein Tanezrouft, ce lieu dont Pierre Benoît a écrit : " C'est le plateau par excellence, le pays abandonné, la contrée de la soif et de la faim. Rien n'est plus affreux que ce désert." C'est bien ainsi qu'apparaît cette région qui sépare sur près de huit cents kilomètres les oasis algériennes des plaines verdoyantes du Soudan. Partout des mirages aux reflets métalliques. Mais ce qui n'est pas un mirage, c'est que nous traversons le Sahara, cette région dénommée désertique, sous la "flotte". C'est plutôt inattendu d'y photographier de vraies flaques d'eau ! Gabriel, notre chef d'expédition, conduit sportivement à plus de cent à l'heure sur la piste mouillée balisée de bidons.

    Chaque rencontre est un évènement qui nécessite un arrêt. Nous profitons de ces conversations amicales avec les berbères qui transportent des moutons dans leur camion, pour dégourdir nos jambes, malgré le vent qui emporte nos chèches et siffle à nos oreilles. L'arrivée d'un policier algérien chargé de surveiller le désert, est de beaucoup moins agréable. En plein milieu du Tanezrouft, à trois cents kilomètres de Reggan, il veut nous faire retourner au point de départ pour mettre un tampon soi-disant manquant sur nos passeports et pour nous y obliger met le passeport de notre chef dans sa poche ! Nous savons être en règle et Gabriel lui dit : "T'as pas le droit de prendre mon passeport, je n'irai pas à Reggan, je n'ai pas d'essence, rends-moi mon passeport" et là il fait le geste de le lui reprendre. Le policier, affolé, seul contre quatorze personnes, sort vivement son pistolet, enlève le cran d'arrêt et nous menace. Certains d'entre nous lèvent les mains en l'air. On s'oblige à quelques excuses et après un long tête à tête où l'on se demande quelle en sera l'issue, le policier se ravise, rend le passeport et … nous serre la main !

    Nous repartons, les jambes un peu flageolantes et les langues déliées. Maintenant d'une voiture à l'autre, on joue au policier dans le désert : pan pan ! On roule jusqu'à la nuit tombée sur une piste uniformément plate. Dans le noir on a l'impression de longer un parapet avec face à nous une descente infinie vers laquelle nous plongerions. C'est vrai, le Sahara a déjà rendu des gens fous !

    Premier campement dans les courants d'air du Poste Weigand entre trois murs couverts de graffitis. Mon rôle consiste à éclairer ceux qui travaillent. Préparation de la chorba, soupe très épicée à la sauce tomates avec des pâtes et du mouton. Montage des tentes igloos. Transvasement de l'essence depuis les grands fûts de deux cents litres dans les jerricanes. ( du muscatel est prévu pour celui qui amorce le tuyau !) Froid polaire. Le ciel est merveilleusement étoilé.

    Traversée du Tanezrouft 3/4- Poste Weigand - Bidon V

    Deux heures de préparatifs pour le lever du camp. Les tentes sont trempées, mes tennis aussi oubliés devant l'entrée. Je fais ma toilette avec la rosée. Brume matinale. Petit-déjeuner confortable, au choix thé, café ou chocolat, pain, marmelade de fraises. Vaisselle dans une demie bassine d'eau. Démontage des tentes. Photographie du panneau indicateur des distances .

    Reprise de la route avec le grand beau. Gabriel lâche le volant, ici on peut se permettre cette fantaisie. Une petite fleur violette de bougainvillée se dessèche dans le cendrier de la 404, Notre chèche sert à tout, pour le moment de tour de cou, bientôt de serviette de table ou de torchon pour laver les carreaux de la voiture, ! Voici le Tropique du Cancer signalisé par un écriteau et un vieux pneu abandonné. Nous croisons deux camions qui transportent des chèvres. L'un des arabes est vêtu d'une couverture à rayures vives. Ils ont ramassé au poste frontière une gentille gazelle. Il paraît que pour les empêcher de s'enfuir, on leur brise les pattes, cruelle coutume.

    La conductrice d'une des voiture fonce dans un gros trou qu'elle ne voit qu'au dernier moment quand il est trop tard. Il faut réparer le tuyau d'échappement avec du fil de fer. Avec tous ces mirages, on se croirait sur une plage immense, avec au loin la mer et une dune qui ressemble au Mont St Michel. Nous aussi avons un archange qui veille sur nous ! Mon plus grand étonnement, voir surgir du désert, venu d'on on ne sait où, un homme aux gestes nobles et sa précieuse monture. Un targui court vers nous sa guerba vide à la main pour que nous la remplissions d'eau. Des troupeaux de chameaux effarouchés s'enfuient et des chèvres traversent à pattes le désert. Pas étonnant qu'on en voit des crevées partout !

    On montre toujours le bidon placé en 1926 par René et Georges Estienne qui balisaient la piste encore toute récente Adrar Tessalit. L'emplacement de la cinquième touque est au milieu de l'itinéraire. Le hasard avait créé Bidon V, qui porte aussi le nom de poste Maurice Cortier, le Capitaine Cortier ayant le premier traversé le Tanezrouft en mars 1913 avec trois hommes et huit chameaux. Le phare de 32 mètres installé en 1935 ne fonctionne plus mais il apparaît toujours sur l'horizon à dix kilomètres de distance. Les cinq refuges préfabriqués en tôle ondulée sont hors d'usage, pillés, abandonnés. Bidon V n'est plus qu'une étape dans le souvenir. Nous y déjeunons avec nos provisions apportées : jambon cru du Tarn, asperges à la vinaigrette. Nous allumons une cigarette à l'aide d'une loupe et du soleil.

    Traversée du Tanezrouft 4/4- Bidon V - Bordj Mokhtar

    Nous avons bien du mal à repartir, fech fech, ce qui veut dire sable mou, ensablement, gonflage ou dégonflage des pneus. Il faut pousser la voiture. Encore cent cinquante kilomètres avant d'atteindre la frontière du Mali. Des tourbillons de fumée sur la piste, ce sont les voitures qui roulent de front où bon leur semble, ou qui se rapprochent jusqu'à presque se toucher au grand effroi des passagères !

    Insensiblement nous nous écartons de la piste et quand nous en prenons conscience, nous sommes seuls à deux voitures au beau milieu d'un immense plateau vierge. Il serait sage de reprendre nos traces mais nous connaissons la direction de la piste et allons. Seulement quand nous la recoupons, il s'agit de savoir s'il faut la reprendre vers la droite ou vers la gauche ? Les hommes opinent pour la gauche et n'écoutent pas mes dénégations obstinées. Au bout d'une dizaine de kilomètres les indications portées sur un bidon me donnent raison et je n'en suis pas peu fière ! Nous retrouvons les autres voitures stoppées, inquiètes d'avoir perdu leur guide.

    Tout à coup, face à nous, mais est-ce un mirage, un pneu qui roule tout seul ! Il est tombé de la voiture nous précédant sans que personne s'en aperçoive. Nous approchons des horizons montagneux de l'Adrar des Iforas. Une végétation de maigres touffes vert tendre adoucit le paysage. Aux confins du désert, une femme et trois enfants à moitié nus nous remercient du pain que nous leur donnons par un grand sourire. D'où viennent-ils, il n'y a rien à trente kilomètres à la ronde ?

    Nous arrivons à 16 h 30 au bordj Pérez (aujourd'hui Mokhtar) à la frontière algérienne avant le Mali. Présentation des papiers. Malheureusement il nous manque les cartes grises de deux voitures et malgré l'attestation de vol de la police d'Adrar, les soldats ont reçu l'ordre de nous retenir. Ils doivent correspondre en morse avec Adrar et recevoir une réponse ce soir vers vingt heures. Nous sommes vaguement inquiets à cause de l'histoire avec le policier.

    Nous installons les voitures en carré pour nous couper du vent et décidons de dîner mais l'appétit n'y est pas. L'attente commence. Comment peuvent-ils correspondre avec Adrar puisqu'ils nous ont dit avoir leur groupe électrogène en panne ? Des tentes de nomades nous parviennent des tam tams et bruits de flûtes. Ils nous feront attendre jusqu'à 22 h 30 et si nous ne leur avions donné un litre de vin, nous y serions peut-être encore !

    Nous les quittons, trop heureux. Dans la nuit noire à la lueur des phares, je prends les touffes d'herbe pour de dangereux pavés. Le sahel commence. Installation ultra rapide des tentes pour une nuit terrible tant il fait froid.

    Nous venons de traverser le Tanezrouft.
    Sur mon blog vous trouverez d'autres récits http://danae.unblog.fr


    Dernière édition par Michèle BEC le 27.08.09 16:50, édité 1 fois
    Roland DIONET
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    Vaste Sahara Empty Re: Vaste Sahara

    Message  Roland DIONET 28.08.09 16:35

    Bonjour Michèle,

    Peut-être parcours-tu déjà le monde de nouveau, après lecture de ton récit bien sûr ton passage à Reggan a retenu mon attention, tu décris très bien Reggan plateau.
    Ce voyage a dû se faire peu de temps après le départ des troupes courant 1967. De mémoire il n’y avait qu’un accès pour Reggan plateau, les camarades me reprendront si je fais erreur. Cet accès était goudronné à hauteur du Bordj Estienne (nommé à l’époque Reggan village) jusqu’au plateau, où il y avait l’aéroport. Si nous avions été présents vous auriez eu droit à une petite halte obligatoire à notre poste de garde.
    J’ai le souvenir à l’époque de quelques courageux comme toi, qui faisaient la traversée du Sahara avec plus ou moins de bonheur. Un jour une rame (convoi) a pris en charge un couple qui avait été complètement dépouillé. Il fallait vraiment être courageux pour faire ce type de voyage.
    Amicalement

    Roland
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    Vaste Sahara Empty Bonsoir Roland

    Message  Michèle BEC 28.08.09 18:04

    En réponse à ton message, non je ne parcours plus le monde, seulement la France maintenant que je suis plus âgée !

    Pour faire cette traversée, nous étions une quinzaine de personnes en 4 voitures et nous avions un guide qui se nommait Gabriel Osmont, qui connaissait très bien le Sahara.
    D'ailleurs par la suite j'ai fait d'autres traversées avec lui entre autres une jonction entre Tripoli en Libye jusqu'à Cotonou au Bénin, en traversant le Ténéré, hors des pistes ! Je raconte sur mon blog, il suffit de cliquer sur les catégories Algérie, Libye, Niger, Tchad, et de parcourir les pages. J'ai bien connu le Tassili n'Ajjer et le Tibesti à Bardaï.Le Sahara est vaste et prenant et quand on y a goûté, on ne peut plus s'en passer !
    Bonne soirée Roland
    Alain BROCHARD
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    Vaste Sahara Empty Tes voyages

    Message  Alain BROCHARD 28.08.09 19:07

    Bonsoir

    Que dis-tu, plus âgée, bien sûr on n'arrête pas le temps, mais avec tout ce que tu as fait et remarquablement bien décrit, les voyages ne peuvent que continuer même si seuls les doigts font suivre plume ou clavier. Car dans ta tête ces parcours ne s'interromperont de sitôt pour notre grand plaisir et désormais pour tous les anciens du 3ème Groupe de Transport, qui pour certains sans le service militaire n'auraient sans doute jamais quitté la France.
    Encore merci à toi
    Bisous
    Alain
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    Vaste Sahara Empty Sur les traces de LANCASTER

    Message  Alain BROCHARD 17.10.09 12:20

    Bonjour à tous
    J'avais publié il y a déjà quelques temps, la véritable histoire de William Newton LANCASTER, décédé accidentellement en 1933 à 300 km au Sud de Reggan.
    Ce document qui m'a valu 2 ans de recherches, est loin d'être terminé !
    Je remercie d'ailleurs ici tous ceux qui ont participé à ces recherches et m'ont permis d'aboutir pour cette première rédaction.
    La question que je m'étais posé, tout au début de cette triste histoire, était de savoir si une stèle, balise ou autre avait été posée sur les lieux du crash, a priori c'était non !
    Maurice PATISSIER que vous connaissez au travers de : UN PAPILLON DANS LE DESERT, eut l'idée dès nos premiers échanges, de souhaiter combler ce manque.
    Rendre hommage, mettre en place une stèle à l'endroit du crash du Capitaine LANCASTER lui semblait être le minimum pour quelqu'un qui nous avait écrit sur son Log-Book, sa mort en direct.
    Grâce à TAGOULMOUST AVENTURE, ce projet est devenu possible et réel. Il est aujourd'hui d'actualité, c'est pourquoi je vous en fais part en avant première.

    Alain


    Chers amis voyageurs sahariens,
    Le 12 avril 1933, dans le cadre de sa tentative de record de vol en solitaire " Londres – Le Cap " à bord de l'avion de tourisme baptisé " Southern Cross Minor ", l'aviateur civil britannique William Newton LANCASTER se posait en catastrophe à 300 kilomètres de Reggan, dans le Tanezrouft, redoutable " Désert de la soif "…
    ... 29 ans après sa disparition, le 11 février 1962, une patrouille française du groupement saharien mixte du Touat retrouvait le corps presque intact de l'intrépide aviateur, momifié, à côté de l'épave de son biplan.
    Sur son livre de bord et son carnet de carburant, également retrouvés parfaitement conservés, le pilote en détresse a trouvé la force de noter ses dernières pensées, décrivant les étapes de sa lente agonie.
    L' histoire de William Newton LANCASTER, alias Bill LANCASTER, passionne !
    Extraordinaire, cette aventure devenue légendaire a fait l'objet de reconstitutions romanesques en France comme à l'étranger.
    Produit par la société Gaumont, le film " Le dernier vol ", réalisé par Karim DRIDI, sortira notamment en salles en France le 16 décembre 2009.
    Adaptée du roman de Sylvain Estibal " Le Dernier Vol de Lancaster ", cette fresque romanesque réunit pour interprètes principaux Guillaume CANET et Marion COTILLARD.
    Parallèlement, quelques passionnés ont consacré leur énergie au service d'une enquête dont l'objectif est de restituer l'authenticité des faits.
    L'essai d'Alain BROCHARD intitulé " Un papillon dans le désert " (publié sur le site internet http://groupedetransport3.ifrance.com ) y parvient !
    A l'instigation du Lieutenant colonel de gendarmerie Maurice PATISSIER, qui a contribué avec passion aux recherches entreprises par Alain BROCHARD, Tagoulmoust Aventure se lancera le 06 février 2010 " Sur les traces de Lancaster " dans le cadre d'un raid exploration dont le premier objectif sera de rendre hommage sur site à William Newton LANCASTER, 48 ans après la découverte de son corps.
    Vous trouverez ci-joint le descriptif du raid qui se propose de vous entraîner dans une grande exploration d’une région totalement isolée, regorgeant de sites grandioses tels qu'adrar volcaniques, canyons et oueds fossiles, avec en point d’orgue l’Adrar n' Ahnet et le centre du Hoggar.
    En prime vous pourrez profiter de la découverte de deux des plus beaux ergs sahariens : Afarag et Mehedjebeth.
    Il s'agit là non seulement d'un raid axé sur l’émotion procurée par ce rendez-vous avec l’histoire, mais également sur l’immense plaisir de naviguer dans une des plus belles régions du Sahara, en grande partie très loin de toute route touristique.
    Nous vous attendons pour vivre avec vous un Grand Raid Exploration qui ne verra qu’une édition unique… c’est en février 2010 et vous pouvez en être !
    Sur simple demande de votre part nous vous adresserons sous pli postal les documents utilisables pour formaliser votre inscription.
    Dans l'attente,
    Veuillez croire, chers amis voyageurs sahariens, à l'assurance de notre considération distinguée.
    Pascal ROUX
    DESCRIPTIF DU RAID
    Roland DIONET
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    Message  Roland DIONET 23.10.09 8:39

    Bonjour Alain,

    J’ai bien relu le projet, une très belle aventure qui fait rêver beaucoup d’entre nous. Tu m’as également parlé d’une version " allégée " d’une semaine, plus adaptée je pense à la majorité des camarades qui n’ont peut-être plus les facultés physiques pour un raid de trois semaines. Peux-tu nous en dire plus et si possible avec les détails. Je te remercie d’avance.
    Fais-nous un article sur ton projet personnel, ce sera plus parlant pour les copains. N’oublie pas non plus que Février c’est pratiquement demain.

    Amicalement.

    Roland
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    Message  Alain BROCHARD 23.10.09 15:36

    Cher Roland et bonjour à tous

    Effectivement, vous avez pu lire sur notre journal, l'organisation de ce raid né de la volonté de Maurice PATISSIER, qui fait suite aux échanges réalisés pour la rédaction de "Un Papillon dans le Désert". Ce projet en gestation depuis nombre de mois voit le jour grâce à "TAGOULMOUST Aventures", ce dont je les remercie.
    Personnellement, je ne pouvais pas me permettre de faire un tel raid dans une durée de près d'un mois.
    Il est clair que lorsque l'on se déplace avec "armes et bagages" sur "Les Traces de Lacaster", ce ne peut se réaliser dans une période moindre. L'investisement dans une telle opération est tel, qu'autant joindre l'utile à l'agréable.
    "TAGOULMOUST Aventures" spécialisé dans ce style de voyage est le support idéal pour ceux qui partant dans l'inconnu, souhaitent être guidés et sécurisés.
    Pour ma part, j'ai décidé de faire juste un aller et retour, de sorte à être présent lors de la mise en place de la stèle à la mémoire du Capitaine LANCASTER.
    Les choses en sont là, et la réflexion est de décider qu'elle doit être pour une petite semaine le parcours à réaliser.
    Si j'y allais seul, ce parcours pourrait être par exemple >>>
    - Voyage avion jusqu'à Timimoun où je rejoindrais le groupe.
    - Puis avec le groupe, après un arrêt rapide à Reggan, rendez-vous avec l'histoire sur les lieux du crash de Bill
    - La suite du voyage étant la descente sur Tamanrasset où le groupe me déposerait pour reprendre l'avion pour le retour.

    Par contre je me suis dit qu'il serait possible d'imaginer que quelques anciens désireux de retourner là-bas, puissent m'accompagner.
    Ici, le voyage pourrait être différent (à définir).
    À savoir, imaginer la première partie jusqu'au point crash comme dit précédemment, bivouac, puis retour de notre groupe sur In Salah, ou Timimoun (en fonction des avions), via Reggan pour quelques heures de visite supplémentaires.
    Voilà la réflexion en cours, cette réflexion ne peut se prolonger qu'à travers quelques canditatures que je souhaiterais bien-entendu. Loin de moi l'idée d'organiser moi-même ce voyage, en fonction des candidatures, "TAGOULMOUST AVENTURES" me dira ce qui est réalisable.
    L'opportunité est là ne la ratez pas si vous souhaitiez faire un retour sur vos 20 ans, votre décision doit être rapide car entre passeport, visa etc.. février 2010 est demain comme le dit si justement Roland.
    Pour toutes questions complémentaires, vous pouvez me joindre sur mon e-mail perso, (voir ma page sur le site).
    Merci de vos réponses.
    Jean-Marie COTTENCEAU
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    Vaste Sahara Empty Voyage "Lancaster"

    Message  Jean-Marie COTTENCEAU 24.10.09 11:09

    Bonjour Alain,

    Je suis nouveau sur le forum, j'ai ma page sur le site du 3*GT

    J'ai lu tes commentaires sur l'histoire de Lancaster ; félicitations pour ce travail de recherche

    En ce qui concerne ton projet de voyage sur le site "Lancaster" à l'occasion du raid Lancaster proposé par le Lt Cl Patissier et organisé par Tagoulmoust ; ce projet me séduit et j'y adhère sous réserves des modalités qui seront définies ultérieurement.

    L'itinéraire Timmmoun > Reggan > site Lancaster > Tamanrasset me parait intéressant.

    Demain je m'envole pour l'Equateur pour un circuit de 3 semaines donc à en reparler mi novembre.

    Bon WE A plus

    Amitiés sahariennes

    jmcottenceau@sfr.fr
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    Message  Alain BROCHARD 24.10.09 15:58

    Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous

    J'ai eu des nouvelles fin de matinée de "Tanezrouft Voyages" basé à Genève et In Salah.
    Hors billets d'avion Yves Labourlette responsable sur Genève me dit que le prix de la journée serait de 55€ à réduire. Ce chiffre est bien entendu à multiplier par le nbre de jours, ça monte vite !
    J'avais regardé rapidement pour les billets d'avion, en gros 5O0€ pour un aller donc à multiplier par 2, mais sans recherche précise ni d'aéroport de proximité pour éviter les changements, donc réflexion en cours, je reste à l'écoute de vos suggestions.
    Mais le point le plus délicat et essentiel est l'accord des autorités d'Adrar pour aller au-delà de Reggan. La réponse est en attente et Yves doit me recontacter la semaine prochaine. Egalement attention au pb de délais passeport et visa pour ceux qui n'en possèdent pas.
    Donc pour l'instant les deux projets sont en attente, si toutefois l'autorisation n'était pas acquise, rien ne nous empêcherait d'aller à Reggan, plus visiter les environs à définir, mais il y aurait moins d'urgence sauf pb de climat, donc Avril au plus tard pour un minimum de confort pour tous. À savoir également, comme vous l'avez certainement vu sur Google Earth que Reggane Plateau est désormais une base aérienne Algérienne, pour ceux qui aurait souhaité cette visite, je pense que ce serait négatif, mais parfois ....??
    Voilà les dernières nouvelles, je vous informerai au fur et à mesure des éléments que je pourrai avoir. Personnellement je me prépare à ce voyage avec l'optimisme qu'il faut avoir dans ces cas là. Si je n'étais pas assez clair dans ces communications, n'hésitez pas à me contacter soit par le journal ou mon e-mail perso, sachant que Michel est en relation proche sur ce sujet.
    Merci à tous pour votre compréhension, je n'ai pas non plus la compétence d'une agence de voyage, souhaitant tout au départ vous associer à ce coup de coeur. Les voyages en Algérie ne sont pas forcément facile à organiser, ils doivent être bien encadrés pour que l'aboutissement soit pour le plaisir de tous!
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    Message  Alain BROCHARD 25.10.09 17:34

    Bonjour à tous

    Reparlons raid ou voyage à Reggane

    Quelques uns d'entre vous sont interessés par la démarche, je les en remercie dans l'attente de cette réalisation. J'attends que d'autres d'entre vous se fassent connaître. Bien entendu c'est un investissement non négigeable, mais l'opportunité et là.
    Concernant les interdictions aux touristes de franchir la porte de Reggane vers le Tanezrouft, il faut savoir ou se rappeler pour grand nombre d'entre nous, que voyager dans le Tanezrouft ne se fait pas comme un quelconque déplacement dans l'hexagone.
    Nous savions étant à Reggan que cette région était des plus interdites.
    Aujourd'hui, les autorités locales veulent s'assurer que le montage du raid est bien encadré, sécurisé et qu'il ne s'agit pas d'une aventure sans retour !!!
    Nos amis de Tagoulmoust Aventures et de Tanezrouft Voyages sont entraînés et aguérris à ce jeu-là, donc pas de soucis nous concernant.
    Par contre du côté des autorités d'Adrar, je pense qu'ils n'ont guère envie de courir cette région pour récupérer des touristes en difficultés, comprenons donc leurs réserves.
    J'avais trouvé un article il y a quelques mois sur ce type de problème que quiconque peut rencontrer si la préparation du voyage est trop "short".
    Je vous invite à ouvrir ce lien pour comprendre que même de nos jours, emprunter la route du sud au-delà de Reggane demande précautions. Merci de votre attention, à plus tard.
    N'hésitez pas à me faire vos commentaires, quand bien même l'idée d'y aller ne vous effleurait pas.
    Alain

    Vaste Sahara Doigt10 http://berberes.com/index.php?view=article&catid=34%3Anouvelles&id=1117%3A7-enseignantes-segarent-dans-le-grand-desert-du-tanezrouft-&format=pdf&option=com_content&Itemid=54
    Jean-Marie LE MOING
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    Message  Jean-Marie LE MOING 25.10.09 23:56

    Bonjour à tous,

    A l'atelier du corps on dépannait parfois des civils qui demandaient une assistance à la France.
    Une fois un journaliste israélien, sa voiture une Ford genre 12 M
    Vaste Sahara 091026101003985998
    Lame de ressort cassée (lame maitresse)
    Pour le dépanner: On avait soudé les lames ensemble, il est reparti vers Gao.
    Environ un mois après cette homme est revenu sans voiture à pieds, un homme méconnaissable, maigre, devant la porte du garage.
    Ordre donné par nos chefs; interdiction de lui parler, donner à manger et à boire.
    Non respect des ordres "punition".
    Il est resté je crois deux jours au même endroit, il demandait assistance à la France (la prévôté) l'a conduit au plateau pour prendre un avion .
    Amicalement.
    Jean Marie
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    Message  Alain BROCHARD 26.10.09 11:45

    Merci Jean-Marie de ton mot.

    Je comprends maintenant pourquoi tu as changé de véhicule. Evidemment la notion "confort", peut dépasser la nostalgie, pourtant la Jeep reste mythique. Donc tu seras bientôt opérationnel pour rejoindre Reggane ?
    L'histoire de ce journaliste a dû se répéter de nombreuses fois, d'où les précautions prises pour éviter de tels incidents.
    Le Tanezrouft reste une région difficile qui ne se laisse partager qu'avec des initiés, où le risque imbécile n'a pas de mise. Dans les années 1930, Théodord Monod le traversait seul à pied, les frères Estienne accomplissaient des miracles dans ces zones difficiles d'accès, bien d'autres aussi, il suffit de lire ou relire ce qu'ils en ont vécu et de ce qu'il nous ont fait partager.
    À l'époque de ces pionniers, la technologie n'avait pas les arguments de celle que nous utilisons aujourd'hui, où tout est devenu plus facile.
    Néanmoins, le dernier mot est toujours pour la "NATURE" qui restera toujours la plus forte. Un frisson de notre terre et un Tsunami est là, un éternuement, c'est une forêt qui est balayée etc... Les lois de notre bonne vieille terre doivent être respectées au risque d'en faire les frais.
    Nous avons inventé sur nos plages les drapeaux "Rouge,Orange,Vert", pour empoisonner la vie de ceux qui se figurent que le danger est pour les autres !!!
    Le hors piste a aussi ses limites et pourtant malgré les efforts de certains pour avertir, interdir, chaque année nous apprenons que tel ou tel y a laissé sa peau.

    Mon propos concernant les pauvres institutrices, n'a eu pour but que de dire ATTENTION, la loi de la NATURE existe aussi dans le désert, donc respect.
    Pour nous , ce voyage se fera donc en toute sérénité grâce à un encadrement de qualité et d'expérience et si ce point devait être votre souci premier, laissez ce détail aux spécialistes et pensez à tout ce que vous allez pouvoir redécouvrir ou voir dans ce berceau du monde.
    Merci de vos réponses
    Alain
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    Vaste Sahara Empty Le 19° siècle au Sahara

    Message  Roland DIONET 06.11.09 10:26

    Bonjour

    Post un peu long, qui retrace le Sahara en quelques dates au 19° siécle.

    Le Sahara était connu des géographes et des voyageurs arabes depuis le Moyen-âge, et c'est grâce à certains de ces auteurs aux semelles de vent, tels Ibn Batouta, au XIVe siècle, puis, à la Renaissance, qu'Alwazzan (dit Léon l'Africain) que les Européens ont acquis une connaissance indirecte au moins des grandes routes que suivaient les caravanes depuis des temps immémoriaux. Mais avant 1800 le grand désert n'avait pratiquement jamais été parcouru par les Européens. On parlait alors de ses immenses sablons, et encore vers 1850, les géographies scolaires ne lui consacraient guère, que ces quelques mots « insuffisants » : le Sahara, capitale Agably (nom d'un petit village de la région d'In-Salah, en Algérie). Dès le début du XIXe siècle, pourtant, de nombreux voyageurs tentent d'y pénétrer, d'en atteindre l'autre rive et la mystérieuse cité de Tombouctou, ou de relier le Nord de l'Afrique aux terres déjà connues du Golfe de Guinée ou du Tchad.
    De ces premières tentatives, l'histoire a retenu notamment les noms de Lyon, Oudney, Denham, Clapperton, Laing, etc. Ces premières incursions, jusqu'à celle de Caillié, échouent, et d'autres encore se termineront par des tragédies. Une image du Sahara s'installe : l'eau y est très rare, la chaleur insupportable; des vents brûlants y soufflent des caravanes entières sous les nuées de sable qu'ils soulèvent; le phénomène du mirage y est fréquent. Le sel y abonde; on y rencontre le lion, la panthère, l'autruche, les singes, d'énormes serpents boas... et ces terribles Touaregs prêts à en découdre avec tous ceux qui auront survécu aux autres dangers. Tout n'est peut-être pas faux dans cet amoncellement de clichés, mais tout n'est pas vrai non plus, et dans les deux dernières décennies du XIXe la géographie de cette vaste région restait encore à faire.
    Surtout que désormais, on n'explore plus pour explorer. Depuis que les Français, installés en Algérie à partir de 1830, et décidé de se tailler un empire en Afrique, investir le Sahara devient aussi une affaire de militaires. Ces expéditions, à l'image de celle Flatters mise en pièces en 1880, à mi-chemin entre la mission d'exploration et le raid de conquête, finissent souvent mal elles aussi. Mais peu à peu, les Français établissent une série de forts, chaque fois un plus plus au Sud, reléguant ainsi l'entreprise de découverte au second plan.

    Rendez-vous à Tombouctou
    Les premiers explorateurs plus ou moins scientifiques, mandataires de l'Association africaine de Londres, avaient été deux Anglais, Ledyard et Lucas, en 1788; envoyés pour traverser le continent en écharpe, de Tripoli et du Caire à la rive guinéenne, ils moururent tous deux au seuil même du voyage. En 1800, un Hanovrien, Hornemann, délégué de cette même petite société, faillit réussir dans sa tâche : parti de Mourzouk dans le Fezzan avec la caravane annuelle du Bornou, il succomba à la maladie dans le pays de Noupé, sur le bas du Niger. En 1817, deux autres envoyés de cette même et persévérante société, deux Anglais, Ritchie et Lyon, acceptèrent la mission de traverser le Sahara central, de Tripoli au Bornou; la mort arrêta Ritchie à Mourzouk, et Lyon dut s'arrêter dans le Fezzan méridional. En 1822, encore des Anglais, chargés de la même mission par l'Association africaine, Oudney, Denham et Clapperton : Oudney laissa sa vie dans le Bornou; Clapperton et Denham visitèrent le Bornou, le Tchad, le Sokoto, et, partis de Tripoli, revinrent par les mêmes sentiers; ils avaient ainsi soulevé un coin du voile mystérieux. En 1826, un , mort en 1806 dans sa descente des rapides; lui-même il fut assassiné dans son voyage de retour.
    Voici enfin le fameux René Caillié, qui réussit en 1827-28 à gagner le Niger en partant de la côte de Guinée, à descendre le fleuve jusqu'à Tombouctou, puis à traverser le Sahara d'occident et à franchir le haut Atlas : de Konakry à Tanger, son voyage avait duré 505 jours. En 1836, assassinat d'un Anglais, Davidson, sur la route du Maroc à Tombouctou. En 1850, traversée du Sahara occidental, de Saint-Louis à Mogador, par un Français du Sénégal, Léopold Panet.
    De 1850à 1855, exploration fameuse d'Heinrich Barth, savant Allemand, délégué par l'Angleterre avec son compatriote Overweg, sous les ordres de l'Anglais James Richardson; ses deux compagnons étant morts, c'est Barth qui eut presque toutes les fatigues et tout l'honneur de cette expédition dans le Sahara et le Soudan septentrional. Un troisième Allemand, Vogel, envoyé pour remplacer Richardson, fut assassiné dans le Ouaddaï en 1856. Les ouvrages publiés par Barth sur son voyage et sur la géographie, l'ethnographie, la linguistique, l'histoire des pays parcourus par lui, sont un des beaux monuments de la géographie de cette époque.
    Désormais, les Français prennent une grande part à l'exploration du Sahara, surtout et presque exclusivement de la partie occidentale du Sahara, cette partie-là du désert se trouvant sur la route de l'Algérie dont ils ont commencé la colonisation aux régions du Niger, du Tchad et du Sénégal où ils sont également installés. Le capitaine d'état-major Vincent explore l'Adrar en 1860, jusqu'à moitié chemin du Maroc, et son voyage est continué en 1861, jusque dans l'empire des chérifs, par un Noir de Saint-Louis, Bou-el-Moghdad. A la même époque se rapportent, avec point de départ en Algérie, non plus en Sénégal, les courses de Henri Duveyrier (1859-61) dans la région septentrionale du Sahara d'Algérie, et à leur suite, la publication de ses beaux travaux sur le Sahara des Touaregs et ces Touaregs eux-mêmes.
    A noter ensuite, par ordre de date : le voyage de l'Allemand Beuermann, parti de Benghazi, et tué dans le Kanem au Nord-Est du Tchad (1862-63); le voyage d'un autre et très éminent voyageur allemand, Gerhard Rohlfs, de Mourzouk à Koufra, par l'oasis de Kaouar; le voyage d'une Hollandaise, Alexandrine Tinne, mise à mort par ses guides, sur la route de Rhat; le voyage de l'Allemand Nachtigal dans le Tibesti, que n'avait encore vu aucun Européen (1869), immédiatement suivi d'une autre et immense course de plus de quatre ans (1870-74) à travers Sahara et Soudan, par l'oasis de Kaouar, Kouka, le Tchad, le Ouadaï, le Darfour, le Kordofan, Khartoum; les voyages de Rohlfs dans le terrible désert Libyque, en 1869, en 1873-74, en 1879 (à l'oasis de Koufra).

    Les premiers jalons vers la colonisation.
    Cependant les Français visaient Tombouctou, sur une route de malheur, d'embûches, d'assassinats : échec de Paul Soleillet qui arrive jusque devant In-Salah, dans le Touat, et est aussitôt obligé de fuir (1873-74); assassinat de Dournaux-Duperré et de Joubert, près de Ghadamès (1874); tentative avortée de Victor Largeau, qui ne dépasse pas Ghadamès, en 1874, puis une seconde fois, en 1875; échec du lieutenant de vaisseau Louis Say, dans sa tentative de reconnaître le Ahaggar (1877); troisième échec de Largeau, sur la route d'In-Salah (1877); assassinat de l'Allemand Erwin von Bary dans le pays des Touaregs (1877); voyage de l'Autrichien Oskar Lenz, du Maroc au Sénégal par Tombouctou (1880). Pendant ces expéditions, dont une seule, cette dernière, réussit, l'idée d'un chemin de fer français à travers le Sahara commença à faire peu à peu son chemin, depuis la publication du livre retentissant de l'ingénieur Duponchel : le Chemin de fer transsaharien; jonction entre l'Algérie et le Soudan (1878). Poussé par l'opinion publique, le gouvernement se décida à lancer sur la route de l'Algérie au Soudan central, dans la direction du Ahaggâr, puis des pays de Niger et Tchad, une expédition armée pour reconnaître la contrée et déterminer, dans la mesure du possible, et tout à fait par à peu près, le tracé du chemin de fer que l'on envisage de construire.
    Sous les ordres du colonel Flatters, une mission partit de Biskra au début de 1880; elle ne put dépasser le lac Menkhough. Elle fut suivie aussitôt d'une seconde, aux ordres du même colonel; on en connaît le sort tragique - sortie d'Ouargla la 4 décembre 1880, elle comprenait 97 hommes; elle remonta l'oued Mia. jusqu'à Hassi-Inifel, passa par Messeguem, par Amguid en Ahaggâr, par la sebkha d'Amaghdor et, faute d'assez de méfiance, fut massacrée le 16 févrrier 1881, à Tadjenout (et non à Bir-el-Gharama, comme on l'a cru longtemps), sur le versant Sud-Est du Ahaggâr, à peu près sous le tropique du Cancer.
    Tandis qu'une ligne de forts commençait à être établie au sud d'El Goléa, dans le Sahara central, un homme seul, de persévérance infatigable, Fernand Foureau, multipliait ses dangereuses explorations dans le pays des Touaregs, commencées dès 1883 par un voyage à la mare d'Ain-Taïba, lieu d'eau pérenne, à l'Ouest de l'Igharghar, à 175 kilomètres Sud d'Ouargla. Sept fois, il essaie de traverser le cordon « sanitaire » que lesTouaregs tendent devant lui (1890-97 ), sept fois il doit reculer, devant leurs menaces, leur ordre formel; et toujours seul, ou à peu près, il « capitule », les dents serrées. Deux autres voyageurs échouent comme lui, Méry en 1892, Bernard d'Attanoux en 1894, ou encore le marquis de Morès, assassiné par les Touaregs en 1896, des ses premiers pas dans le Sahara tunisien. Parmi les autres explorateurs à avoir fini tragiquement, on mentionnera encore les missionnaires Richard, Morat et Pouplard, sur le chemin de Ghadamès à Rhat, le lieutenant Marcel Palat, sur le chemin de Tombouctou dans le Touat (1886); Camille Douls (1889). Au total, une série d'échecs et de drames qui fera dire à Foureau :
    « On ne pourra jamais traverser régulièrement et avec quelque sécurité le pays
    des Touaregs qu'en s'appuyant sur la force et en établissant, sur tout le parcours de la voie choisie, des postes solidement occupés, dont les garnisons armées se chargeront de faire la police le long des routes : cela, bien entendu, si l'on veut établir un courant suivi entre le Soudan et l'Algérie.
    Des paroles d'autant mieux entendues et relayées, qu'elles répondaient bien aux ambitions coloniales de la France à cette époque (L'histoire du Sahara). Il y aura encore au XXe siècle des voyageurs seulement avides de découvertes dans cette région du monde où beaucoup encore restait à faire. Mais la grande ère de l'exploration naïve et aventureuse du Sahara était bien close désormais. En 1900 déjà, des bataillons de topographes militaires avaient quadrillé tout cet espace et pas un oued, par une montagne, pas un puits de quelque importance ne manquait désormais sur leurs cartes.
    Source découverte de l’Afrique.

    Amicalement.

    Roland

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